FANFARE L'ESPÉRANCE
SAINT GERMAIN DU PLAIN
HISTOIRE DE L'ESPÉRANCE
Liste des des Présidents et Liste des directeurs
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Fanfare l'Espérance lors de son centième anniversaire en 1988
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Historique écrite en 2008 par:
Mlle. Emeline Ravet, Mrs. Noël Chaumont, Jean-Yves Chautard, Bernard Pernin et Maurice Lonjaret.
Ainsi que M. Gérard Renoud-Grappin, journaliste du Journal de Saône et Loire.
Aidé par:
M. Marcel Chaumont et ses souvenirs
En 1888, nous ne sommes pas encore à l'ère du phonographe et encore moins de
la chaine HI-FI. Pourtant, la musique a toujours exprimé les sentiments les plus
nobles et a toujours accompagné les grands événements. A cette époque, seuls
les instrumentistes sont capables de jouer les morceaux de musique les plus
divers. C'est ainsi qu'ils animent les bals de noce ou populaires et qu'ils
accompagnent les conscrits qui courent la poule.
En 1888, quelques musiciens de la commune ont la générosité de faire partager
leur amour de la musique et de transmettre leurs connaissances. Il convient de
rappeler leurs noms : Meugnier, Biard, Page, Sordet, Gros, Rouvet, Corcelle,
Mousseaud et Mercier, tant leur œuvre a marqué et continue encore à marquer
la vie de la commune.
Tout commence par des cours de solfège puis d'instruments. La première
difficulté surmontée (l'achat d'instruments), l'effectif passe rapidement de
13 à 22 musiciens en 1898. Les premiers concerts et défilés sont très prisés
des auditeurs venus de loin et à pieds. Pour obtenir un travail de qualité, la
rigueur est de mise et les amendes généreusement distribuées pour des retards
aux répétitions . Mais la société sait aussi récompenser ses musiciens lors
du banquet de Sainte Cécile. La fanfare partage ces moments musicaux avec tout
le canton et reçoit sa première récompense avec une médaille de vermeil lors
d'un concours agricole en 1904. La première guerre mondiale marque un arrêt
brutal dans l'essor de la société : des musiciens ou des membres de leur
famille sont mobilisés. La fanfare cesse ses activités et la page 240 du livre
de comptes est même barrée comme pour laisser une trace noire dans l'histoire
de la société. Ce n'est qu'en 1921 qu'elle redémarre. Après ces années
noires, il faut reprendre goût à la vie et tourner cette page 240. Le meilleur
moyen n'est-il pas la musique? Les musiciens se remettent au travail : Carnaval
à Chalon, concerts à Saint-Germain et Baudrières. Cette reprise intense des
activités permet à l'Espérance d' aller quatre jours au concours de musique
de Calais en 1926. Une sortie rare à l'époque qui permet à de nombreux
San-Germinois de découvrir la mer, même si elle est du nord ! La musique mène
à tout et même à des voyages encore plus lointains.
Pendant sa période de démarrage, la société vit dans une grande stabilité. Elle ne connaît qu'un président, Antoine Meugnier (1888 à 1924) et un directeur, M.Biard-Mollard (1888 à 1930). Cette stabilité sera mise à rude épreuve pendant la période qui suit. Pourtant, tout commence fort bien avec la participation de la société au concours international d'Alger, inauguré par le président de la République, Gaston Doumergue, à l'occasion du centenaire de l'Algérie en juin 1930. La prestation de l'Espérance est vivement appréciée malgré la concurrence de 80 autres sociétés musicales. Ce grand voyage est resté pour tous ceux qui l'ont connu, un souvenir inoubliable. Mais en 1932, tout le travail mené pendant de longues années faillit bien être réduit à néant à l'issue de stupides «politico-musico querelles». L'opposition entre les «Zanzis» et les «Cintiaux» (orthographe non garantie !) met à mal l'ambiance entre les musiciens : l'Union musicale devient la seconde société de la commune. On entend même parler, un dimanche de Goniots, de la «Désespérance de Saint-Germain j'te plains». Ces problèmes n'empêchent pas l'Espérance de participer au concours de Vichy, en 1933, avec à la clé, des diplômes et un gain de 332 F. Les esprits se calment et la sérénité revient. Une nouvelle fois, la musique a adouci les mœurs ! Malheureusement, la 2e guerre mondiale va de nouveau mettre à mal la volonté des musiciens d'animer la vie du canton. Dès septembre 1939, la société reste, comme tant d'autres, sans activité. Le cœur n'y est plus. Mais la solidarité n'est pas vaine. Le bureau de la fanfare décide le 5 mai 1940 de l'envoi d'une somme de 50 francs à chacun des 21 sociétaires mobilisés. Le 12 avril 1941, le maire, M. Lombard, le président de la fanfare, M. Michelin et l'abbé Mourenchon décident en bureau restreint de créer un Comité d'entraide aux prisonniers. La fanfare y contribue pour un montant de 500 F et de 100 F versés aux familles de 12 prisonniers à l'occasion du colis de Noël. La guerre n'est malheureusement pas encore finie. En 1944, de nombreux sociétaires souhaitent reprendre les répétitions, les cours de solfège et d'instruments. D'autres y sont fortement opposés, préférant attendre le retour de 10 sociétaires encore retenus dans les stalags. Il s'en suit une longue bataille administrative, avec menaces de «mettre opposition au fonds, au matériel et à l'activité de la société». Réunions, lettres recommandées, recours aux huissiers, aux avocats... rythment la vie de la fanfare. M. Rolando, président de la Fédération régionale des Sociétés populaires du Sud-Est intervient. Son appel à la sagesse est entendu, puisque sous l'impulsion de M. Court, maire, M. Badet (instituteur à Thorey), Pierre Lonjaret, Simon Descouches, Jean Chapelle et Charles Bonin (membres du bureau), la société donne un concert en septembre 1945 à l'occasion de la fête patronale. Une nouvelle fois, l'Espérance a su surmonter ses difficultés
La 2e guerre mondiale terminée, il faut attendre 1946 pour retrouver une pleine activité: répétitions régulières, défilés, concert à St Germain, St Etienne, Baudrières, voyage au col de la Faucille sous la présidence de Gabriel Roux (1945-60). La période noire est enfin terminée. En 1949, l'Espérance compte 39 musiciens dirigés par Pierre Lonjaret (1945-55). Marcel Chaumont, André et Roger Gaudillère, Jean Cattin, Gilbert Creniaut, Robert Martinet sont déjà sur les rangs. Certains viennes à peines de quitter leur pupitre. Les 314 foyers titulaires de la carte de membres honoraires assistent gratuitement aux deux concerts annuels qui ont lieu les samedis et dimanches. La 2e partie de ces concert est animée par le groupe théâtral et artistique sous la conduite de M. Montjay. Tout se passait donc en famille. En 1951, l'Espérance et la fanfare d'Epervans assurent à Thorey, la partie musicale d'une fête nautique avec la participation des jouteurs chalonnais. La société participe aux festivals de musique de St Marcel et Lessard en 1952, la kermesse de Montret et au concours agricole de St Germain en 1953. La municipalité se met au diapason et accorde, en 1954, une subvention de 505 000 francs pour l'achat de 38 uniformes avec casquettes et cravates. 1955 reste une année importante pour la société avec l'arrivée d'un jeune directeur, Martial Sylvan, sui effectuera un bail de 30 ans. Sous son impulsion, la société obtiendra le 1er prix de lecture à vue et d'exécution au concours interdépartemental du Creusot en 1958. Elle participe à la fête des Sport Réunis de St Marcel en 1958, à la fête des fleurs de Cuisery et au festival de musique de St Germain en 1959. Nouvelle récompense en 1960, avec le 1er prix de lecture à vue et d'exécution à Montchanin, avec , à la clé, 12 bouteilles de mâcon blanc! C'est également l'époque où la société participe chaque année aux cavalcades et corsos de St Boil, St Gengoux, Laives, Givry, Bois du Verne... Une belle récompense en 1968: l'Espérance participe à la 1ère vague des classes à Chalon. Cette même année, Pierre Tissot quitte la présidence après 8 ans de bons et loyaux services. C'est René Gaudillère qui le remplace. La société vient de connaître les évènements de 1968, à sa façon. C'est en 1969 que naît l'orchestre champêtre (qui comptera jusqu'à 21 musiciens en 1983). Il se produit pour la 1ère fois à la maison de retraite puis à la fête de la bière de 1970 à 1989. L'orchestre anime également les bals du 14 juillet et les bals des couples à St Germain. Ses qualités musicales l'ont conduit également à se produire régulièrement à St Marcel, St Triviers de Courtes, Chalon, Buxy, Gergy, Branges, Romenay, Tournus, Sornay, Fontaines, Châtenoy, Pont de Vaux, Louhans, Lons, Pouilly en Auxois, Mercurey, Cluny... Une liste impressionnante qui montre bien le sérieux du travail effectué par tous et la bonne ambiance qui règne au sein de la société.
La suite dans quelques jours...